29 décembre 2013

Luciadagen 2.0

Hej på er! Och på er, som vill baka äkta svenska lussekatter -> se receptet på dem här nedanJ



Souvenez-vous ; il y a deux semaines, c’était vendredi 13 décembre. Alors d'accord, c'etait l'un des deux seuls vendredi 13 cette année, mais à part ca, et que l’on a à présent franchi la moitié du calendrier de l’avent, il y a de fortes chances  que vous ne trouviez rien de particulier à ce jour. Un jour de décembre comme les autres, donc ?
Oui, mais pas pour tous ! En effet, pour les Suédois, c’était le Luciadag, ou tout simplement, Lucia pour les intimes, autrement dit, la Sainte-Lucie (Sankta Lucia), une des célébrations majeures du calendrier suédois, au centre des fêtes de Noël (julfester).


Ursprung… Qu’est-ce qu’on célèbre le jour de la Sainte-Lucie ?
L'Edda, la "bible" de la mythologie Scandinave
Lucia est une fête chrétienne. Elle est également l’une des rares célébrations portant le nom d’un saint (de l’Eglise catholique, donc) en Scandinavie ; la Norvège, la Suède et le Danemark étant tous trois des pays de religion protestante luthérienne. Cependant, tout comme Jul (Noël) ou Valborg, elle est en fait l’héritage d’une fête d’origine païenne germanique (l’Asatro, c'est-à-dire le culte des dieux, créatures, etc. de la mythologie scandinave, dont la plus grande source écrite reste la compilation de poèmes de l'Edda datant du 8e au 10e siècles), qui célébrait à vrai dire… la lumière, au cœur de la nuit la plus longue de l’année, la Midvinter (le solstice d’hiver, par opposition à la fameuse Midsommar, marquant le solstice d’été). 
Alors c’est vrai, la nuit du 13 décembre n’est, d’après le calendrier actuel, pas la plus courte de l’année, cependant, elle l’a été jusqu’au passage du calendrier julien à notre calendrier grégorien (XVIe siècle)…
La Midvinter a par la suite été réappropriée par l’Église, au cours de la christianisation de la Suède (Xe-XIIe siècles), où la Sainte-Lucie est de loin la plus vivace de nos jours, et se veut également  la célébration d’une sainte de l’église catholique, Sainte Lucie, dont le nom, Lucie vient de Lux/lucius, lumière en latin. Tiens, quelle coïncidence !


Biografi… Qui célèbre-t-on ?
Santa Lucia et ses yeux... !
La Lucie en question est Sainte Lucia de Syracuse, une jeune fille appartenant à la bourgeoisie sicilienne du début du 4e siècle, membre de la communauté chrétienne de l’île, à l’heure même où l’empire romain connait les dernières années de répressions de cette religion émergente, et qui finira bien assez vite par en devenir la religion officielle.
Orpheline d’un père dont elle a hérité la fortune, qu’elle distribue d’ailleurs à tour de bras pour les pauvres, sa mère, Eutychie, promet sa main à un jeune homme, ignorante du fait que sa fille avait auparavant fait vœux de chasteté. Quand ce dernier apprend cela, mais aussi, qu’elle dilapidum sa fortunae, il devient furax, et va la dénoncer au consul Pascasius. Les temps étant à la répression, le consul saute sur l’occasion et ordonne à Lucie de renoncer à sa foi chrétienne. Comme dans un film dont on connait déjà la fin, elle refusa comme il se doit. Celui-ci la menaça alors de terribles tortures ; mais refusant toujours, il ordonna alors qu’on l’emmène dans un lieu de… débauche pour…  enfin… pour lui ôter sa vertu de force… par des débauchés… O_o
Gravure représentant la mort de Lucie
« Heureusement », l’histoire ne s’arrête pas là, car lorsqu’on les gardes l’emmènent de force, un miracle se produit, rendant la jeune fille lourde et intransportable, même avec un attelage de « mille hommes et mille paires de bœufs » (L’auteur de la sainte-écriture narrant cette histoire était probablement originaire de Massilia). Ne pouvant la mener vers le lieu du terrible supplice qui l’attendait, et n’ayant apparemment pas une mille-et-unième paire de bœufs à disposition, les gardes décidèrent de la brûler sur place, à l’huile  (d’olive…), à la poix, à la résine, à la San Pellegrino… Mais cela n’eut strictement aucun effet sur la pauvre Lucie. Alors un des soldats, perdant patience, lui transperça finalement le cou avec son épée, ce qui lui fut fatal, oui, mais seulement après qu’on eût pu faire venir un prêtre, qui lui porta la communion. Des liens de parenté avec Raspoutine, peut-être ?


Firandet… Que fait-on pour la Sainte-Lucie ?
Que l’on se le dise, la fête de la Sainte-Lucie est bien plus répandue en Suède qu’ailleurs, et de loin. Comme la plupart des célébrations en Scandinavie, le religieux est mêlé au non religieux/athée d’une façon qu’il serait difficile de concevoir dans un pays à la relation aux religions aussi compliquée que la France. En effet, bien qu’une très large proportion de la population Scandinave se déclare être « athée », ils se réclament pourtant du protestantisme, comme étant une part essentielle de leur culture. C’est pourquoi l’Église luthérienne y est restée très importante, dans la société comme dans l’état (La séparation effective n’a été votée qu’ils n’y a que quelques années pour les 3 pays scandinaves). Enfin bref, la Sainte-Lucie, à l’église, ou bien de manière laïque, la Sainte-Lucie, c’est avant tout des traditions universelles, suivie par tous les Suédois :

Luciatåg
-Luciatåg (Procession de Lucia) : Au cours des jours de l’avent (En particulier le jour de la S-L, bien entendu !), des processions sont organisées à travers tout le pays, dans les églises, les écoles, les bureaux, etc. À leur tête, le véritable symbole de cette célébration, Lucia, incarnée par une jeune fille aux cheveux longs toute habillée de blanc, qui a eu l’honneur d’être choisie pour l’occasion, et qui portera une couronne de chandelles allumées sur la tête durant toute la cérémonie. Elle précède 12 tärnor - de jeunes demoiselles d’honneur – (Pourquoi 12 ? Därför att 12+1=13, såklart!), aussi vêtues de robes blanches, et puis quelques stjärngossar (« petits garçons-étoiles »), qui en plus de l’habit blanc, ont aussi le droit de porter un joli petit chapeau conique avec des étoile dorées dessus. (#löjligt/ridicule) Bon, et puis cette procession ne serait rien sans le public présent pour les regarder défiler, mais surtout, chanter des luciasångar avec eux.

Luciasång
-Luciasånger (Chants de Lucia: Entre autre lors de ces fameuses processions, mais également à tout moments des fêtes de Noël (Le Suédois est particulièrement mélomane !), il est d’usage de chanter des chansons de Noël, mais aussi, de Lucia, qui comme la plupart des chants de Noël en Scandinavie, comme en France de nos jours, parlent  du froid de l’hiver, de lumière tant espérée, de la neige et du vent…
Voici le chant de Lucia le plus célèbre :





Natten går tunga fjät (La nuit avance à pas lourds)
Natten går tunga fjät, runt gård och stuva.
Kring jord som sol’n förgät, skuggorna ruva.
Då i vårt mörka hus, stiger med tända ljus,
Sankta Lucia, Sankta Lucia.
Natten var stor och stum. Nu, hör, det svingar
i alla tysta rum, sus som av vingar.
Se, på vår tröskel står, vitklädd med ljus i hår,
Sankta Lucia, Sankta Lucia.
Mörkret skall flykta snart, ur jordens dalar.
Så hon ett underbart ord till oss talar.
Dagen skall åter ny, stiga ur rosig sky,
Sankta Lucia, Sankta Lucia.
En Français, ça donne – approximativement :

La Nuit avance à pas lourds, vers la ferme et la maisonnette.
Vers la Terre que l’soleil a quittée, les ombres sont arrivées.
Alors dans nos maisons sombres, se lève avec des lumières allumées,
Sainte Lucie, Sainte Lucie.

La nuit était grande et silencieuse. Maintenant, écoute, ça s’élance
Dans toutes les pièces silencieuses, comme des bruissements d’ailes.
Voyez, sur notre seuil se  tient, habillée de blanc avec des bougies dans les cheveux,
Sainte Lucie, Sainte Lucie.

L’obscurité va bientôt s’en aller, hors des plaines de la Terre.
Alors elle, un merveilleux langage nous tient.
Le jour va revenir, émerger d’un ciel rose
Sainte Lucie, Sainte Lucie.

Lussekatter/saffranbullar (Brioches de la Sainte-Lucie) : À l’instar de nos fameuses galettes des rois pour célébrer l’Épiphanie, ou les crêpes de la chandeleur, les Suédois ont pour coutume de faire une pâtisserie à l’occasion de la Sainte-Lucie (Mais c’est aussi possible à tout moment de l’année, bien sûr !) : une brioche à la teinte jaune-orangée caractéristique, due à la présence d’une épice fort rare que l’on surnomme « or rouge » - pour son prix d’un niveau comparable à celui de l’or - : le safran, sans lequel le lussekatt ne serait pas vraiment ce qu’il est ! Et comme les faire chez soi est encore, et de loin, le meilleur moyen de les goûter, en voici la recette :


Recept på Lussekatter - Recette de Lussekatter 
(15-20 stycken/15-20 pièces)
 
credits. TV4

Ingredienser  –  Ingrédients
25g jäst  ---  25g de levure
2,5dL mjölk 3%  ---  2,5dL de lait
90g smör  ---  90g de beurre
125g kvarg  ---  125g de fromage blanc
1dL strösocker  ---  100g de sucre
0,5g saffran  ---  0,5g de safran
1tsk
 salt  ---  1 cuillère à café de sel
8dL vetemjöl  ---  800g de farine de blé
1 påse russin  ---  un sachet de raisins secs
1 st ägg + 1 msk mjölk till pensling  ---  un œuf + cuillère à soupe de lait pour le dorage


Tillagning på 10 etapper – Préparation en dix étapes

1.     Smält smöret i en kastrull tillsammans med saffranet och mjölken.
Faire fondre le beurre dans une casserole, avec le safran et le lait.
2.     Ta av från värmen innan innehållet kokar.
Retirer de la plaque avant que le contenu ne bout
3.     Vispa ut jästen med den fingerljumma vätskan i en bunke. Tillsätt sedan ägg och strösocker och vispa degen.
Mélanger la levure dans le mélange obtenu dans un saladier, une fois que celui-ci est tiède. Ajouter ensuite les œufs et le sucre et fouetter le mélange.
4.     Arbeta in vetemjölet i degen lite i taget tills degen börjar släppa från kanterna.
Ajouter la farine petit à petit, tout en mélangeant, jusqu’à ce que la pâte commence à se décoller des côtés.
5.     Låt degen jäsa i bunken under en bakduk, i 45 minuter.
Laisser la pâte lever dans le saladier couvert d’un torchon pendant 45 minutes.
6.     Knåda degen på ett mjölat bakbord, dela den på 4 bitar och dela varje fjärdedel i 4-5 delar.
Pétrir la pâte sur une surface farinée, la couper en 4 morceaux égaux, morceaux à couper à leur tour en 4-5 morceaux.
7.     Rulla ihop de delarna till lussekatter och lägg dem på bakplåtspapper. Låt jäsa under bakduk i en timme.
Rouler les morceaux et leur donner la forme de lussekatter (en S terminés en spirales, double S-vrai lussekatt, soit dit en passant ! Soyez imaginatifs !…). Laisser ensuite lever sous un torchon de cuisine pendant une heure.
8.     Blanda ägget med mjölken i en skål och pensla lussekatterna. Garnera sedan med russin.
Mélanger l’œuf avec le lait dans un petit bol, et recouvrir les lussebullar à l’aide d’un pinceau. Puis garnir de raisins secs (Au centre de chacune des deux spirales du S des lussebullar)
9.     Sätt ugnen på 200 grader (varmluft) och grädda lussekatterna i 8-10 minuter tills de har blivit gyllenbruna .
Préchauffer le four à 200 degrés (chaleur tournante), puis cuire les lussekatter pendant 8 à 10 minutes, jusqu’à ce qu’ils aient doré.
10.  Vänta tills lussekatterna blivit lite ljummare och ÄT!  - I lagom mängd, förstås!
Attendre que les lussekatter aient un peu refroidi, puis MANGER! – Dans des quantités lagom, bien entendu !

Smaklig måltid !  -  Bon appétit !

Voila, c’était tout pour cette fois ! God julfester! (Bonnes fêtes de Noël !)



/Nicolas
25 décembre 2013

God Jul!

Ho Ho Ho ! 

God Jul åt alla!
Joyeux Noël à tous !

/Nicolas
13 décembre 2013

Sankta Lucia

Hej les amis ! 


 Un bug de blogspot a effacé tout mon très long article sur la Sainte-Lucie... Alors maintenant, je vais tenter de vite ravaler ma rage grande déception, et réécrire mon article à ce sujet, plus tard... Mais ca sera pas pour aujourd'hui, du coup... Bonne Sainte-Lucie à tous !

Nicolas

8 décembre 2013

"Andra advent" - Le deuxième dimanche de l'avent

Chez moi, à Stocksund, au nord de Stockholm (décembre 2011)

Hej!



Et comme on dit en Scandinavie, God andra advent åt alla !! ("Bon deuxième [de 'l]avent")... "Queeeeuuuoi !?" me direz-vous ! Le "deuxième avent", c'est en fait le deuxième... dimanche de l'avent ! "Ahhh... Tu parles d'un mystère !" Oui bon, ca va hein, et... "Oh, et en plus, tu ne nous as même pas souhaité un « premier de l'advent-machin chose », d'abord !" Oui, bon, c'est vrai, je n'ai malheureusement pas eu le temps de le faire, et je m'en excuse. Mais j'apprécierais que vous ne me coupiez pas la parole à tout bout de champs, laissez plutôt vos commentaires en bas de la page :) "No problem bro' ! Je laisse un commentaire illico macias !"

...Merci Alfonse-Gunnar ! (C'est quoi ce nom, franchement ?!)... Bref, c'est le deuxième dimanche de l'avent. Comme tous les Scandinaves, croyants ou non, j'imagine que les Scandinophiles que vous êtes sont aussi de grand amoureux des fêtes de Nöel (Julfester), Scandinaves par nature, et que vous avez donc allumé la deuxième des quatres bougies du chandelier de l'avent (advensstake), décoré votre chez-vous pour le mois de Noël (Car oui, ICI, Noël dure un mois - minimum, et commence dès le 1er décembe :) ), et disposé des chandeliers de Noël (julstake)/étoiles lumineuses (ljusstjärna) à vos fenêtres, comme tout bon Scandinave (À ne retirer sous AUCUN prétexte avant le 1 mars, MINIMUM xD), ainsi qu'une multitude de lampions (ljus) disséminés un peu partout, sans oublier bien sûr le fameux sapin de Noël (julgran), tradition de Noël nous venant tout droit de chez les "gars du Nord", décoré de jolies guirlandes (girlanger) et de de boules de Noëls (julkulorL'ambiance de Noël est bien là, en ville, dans les maisons, si vous avez la chance d'avoir de la neige chez vous, mais surtout, dans tous les esprits, vous la sentez ? :-)

Noël à Stockholm, parée de ses plus beaux atours (décembre 2011)


Vi ses snart, pour voir ensemble que le Jul (Noël) Scandinave, ca a vraiment du bon, du très BON ! :-) 

Nicolas 
3 décembre 2013

La Nyhetsbrev - décembre 2013

Hej!

Hur mår ni? (Comment allez-vous ?)

Je vous présente aujourd’hui mon nouveau concept, 1OO% original : une lettre mensuelle (Qui paraîtra tous les 3 du mois à compter d’aujourd’hui) à vous tous qui me lisez, dont le but est de vous tenir informés sur mon actualité et celle d’iSkandinavien.info, mes projets mais aussi de créer une nouvelle forme de dialogue avec vous, qui êtes très nombreux à me rendre visite, mais pour la plupart, restez complètement silencieux.
Et ce concept totalement « inédit », je l’ai appelé la Nyhetsbrev. En anglais, ça donnerait un truc du genre Newsletter enfin je sais pas pourquoi je vous dis ca !? Bonne lecture !



   Alors, concernant l’actualité du blog pour commencer, je peux d’ores et déjà vous annoncer la parution prochaine du troisième volet de Livskvalitet*, (lisez, relisez les deux premiers volet ici!) qui traitera cette fois de l’écologie, si chère au peuple scandinave.. Le quatrième et dernier volet, qui devrait paraître en fin de mois, juste avant les fêtes de fin d'année, traitera lui d’un sujet que je pense être crucial pour juger de la qualité de vie. d’un pays Mais je ne vous en dit pas plus pour l’instant Ah, et pour les suédophones ici présents, un article en suédophone est aussi prévu pour ce mois-ci !
*Livskvalitet est un petit reportage découpé en 4 parties dans lequel j’analyse la qualité de vie en Scandinavie, tout en tentant de souligner la nuance entre la vie à la suédoise et la vie à la norvégienne sous la forme d’un « duel » entre les deux pays. 

     Passons à présent à mon actualité à moi, si ça vous dit ! 
Alors voilà, comme certain parmi vous le savent déjà, je suis étudiant en physique, à présent à l’université Pierre et Marie Curie (Paris 6e), et ai opté pour un programme par correspondance me laissant la flexibilité dont j’ai besoin pour pouvoir repartir en Scandinavie, que j’ai été contraint de quitter il y a près de 2 mois. Mon expérience à Oslo s’étant révélée très mitigée, il n’est pas certain que ce soit ma destination cette fois. J’envisage donc un retour aux sources, en Suède où je me suis tant plu Göteborg, dans le sud ouest du pays, figure d’ailleurs tout en haut de ma liste.. Tout ce que je peux dire, c’est qu’en ce moment, je suis en recherche active de travail pour la Suède, la Norvège, et même l’Islande, qui serait un nouvel aboutissement dans mon périple scandinave. Affaire à suivre, donc !
     À par ça, je vous invite, si vous ne l’avez pas encore fait, à lire mon premier article retraçant mon année d’échange Erasmus à Stockholm (2O1O-2O11). Pour cette fois, je parlais de la période des préparatifs : "Ça s'appelle Erasmus, un bordel innommable"

Voila, c’était tout pour cette fois, merci à tous de m'avoir lu ! N’hésitez surtout pas à commenter, poser des questions… Mais avant tout, gardez à l’esprit que votre avis m’intéresse beaucoup, alors n’hésitez pas à me faire part de vos réflexions, vos idées… Je veux apprendre à vous connaître !


Jag hör av mig, hör av er ! ;-)

/Nicolas


P.S : N’hésitez à liker la page Facebook d’iSkandinavien
P.P.S : Vous êtes de plus en plus à suivre mon tout nouveau compte twitter, @iSkandinavien merci ! Pour ceux qui ne le font pas encore, c’est ici : https://twitter.com/iSkandinavien :-)
2 décembre 2013

"Ça s'appelle Erasmus, un bordel innommable"

Goddag! 


Vous êtes nombreux à m'avoir demandé de partager mon expérience de la vie à l'étranger (Erasmus/free mover) ainsi que l’apprentissage d'une langue étrangère inconnue, dans mon cas, le suédois.
Alors chose promise, chose due, voici le récit des préparatifs de ce qui allait devenir une fabuleuse aventure culturelle et humaine, et dont je n'ai jamais pu vous faire part au jour-le-jour, n'ayant commencé à tenir mon propre blog que trois ans plus tard ! Bonne lecture :-)


Nous sommes en décembre 2010, je fais mes débuts universitaires, dans un domaine d'étude dont la part laissée à la culture et la linguistique n'est pas évidente : l'ingénierie. Mais bien que grand passionné des sciences, mon intérêt culturel et linguistique me rattrape. Et ma soif de voyages et de découverte me poussent à opter pour une année d'échange Erasmus à l'étranger, d'autant que la formation que je suis me laisse vraiment sur ma faim à ce niveau (Soif, faim, #LOL?...). Cependant, il n’y avait jusqu’à ma décision de partir pour Stockholm jamais été question pour moi d’apprendre le suédois, une langue que je connaissais finalement tout aussi peu que le pays et la culture du peuple qui la parle. Car en effet, si mon choix s'est finalement porté sur la "Venise du Nord", c'est parce que partir pour l'Angleterre, ce à quoi je me destinais au départ, ayant toujours été très attiré par la nation rosbeefière, n'était pas possible. Choix par défaut ? Nja... pas tout à fait. C'était avant tout le choix de l'exotisme d'une région du nord de l'Europe qui reste incroyablement méconnue dans le reste du monde... La Scandinavie ! Et... Je me dois de vous confesser que je ne faisais alors pas exception à cette terrible vérité. Situer la Suède sur la mappemonde ? Tout juste... Ou bien est-ce la Finlande ? Mais tout cela a bien changé depuis ; et aujourd'hui, je ne compte plus les fois où, avec aplomb, j'ai corrigé d'un air légèrement indigné ceux qui osaient qualifier - à tort - cette même Finlande de "pays scandinave"... Soyons rester humble !... Enfin bref, toujours est-il que le 24 juillet 2010, je débarque en Suède, et pose ainsi le pied en Scandinavie pour la toute première fois, quelque mois après la confirmation de mon départ. L'aventure pouvait commencer...
Carte du nord de l'Europe :
La Suède, c'est celle qui est AU MILIEU! Qu'on se le dise ;-)


Förberedelsen - La préparation 

... Oui, sauf qu'en réalité, l' "aventure" commence bien avant, et laissez-moi vous dire que c'est pas forcément la partie la plus passionnante ; Des paperasses à remplir et à faire approuver et signer par en gros la moitié du personnel de son université, en particulièrement dans le cas d'un échange Erasmus, un CV, une lettre de motivation, la carte européenne de sécurité sociale... Mais passons la partie bureaucratique (Pour plus d'information, regarder le film L'Auberge Espagnole, de Cédric Klapisch !)... Comme moi, vous avez passé cette étape avec brio et votre dossier a été reçu ? Bravo, vous avez selon toute probabilité la motivation nécessaire pour partir ! Il faut se dire que cette étape est justement là pour juger de votre motivation, ce donnerait enfin tout son sens à la terrible bureaucratie française ... (?) (Silence dubitatif)  Dans mon cas, il s'agissait à vrai dire bien plus de folie que de motivation ou de courage. En effet, je me dois d'ajouter que si il est fréquent que des étudiants Erasmus choisissent comme destination un pays dont ils ne parlent pas la langue, ce qui était mon cas, rares sont ceux assez fous pour opter pour cette alternative, lorsqu'ils apprennent que leur licence n'y est prodiguée qu'en "V.O. suédoise", et non en anglais. Et cela non plus ne m'a pas arrêté ! Pour rendre l'acceptation de ma candidature, j'ai même fait preuve d'une motivation sans faille : Je m'engageais à apprendre le suédois sur le tard, au cours des quelques mois qui me séparaient du  départ (Je comptais également sur le CIEL, AKA Cours Intensif de Langue proposé aux étudiants Erasmus (EILC en anglais, moins classe que CIEL, hein)  durant l'été précédent leur séjour, enfin à certain chanceux en tout cas, ma candidature à ce cours a finalement été refusée...). Quoi qu'il en soit, c'était un projet particulièrement ambitieux. 
credits : le dessinateur G. Mathieu 
Ambitieux, voire utopique, certes, mais au moment où ma candidature est validée, au cours du mois d'avril, et bien que  physiquement toujours dans mon Sud natal, mes pensées, elles, sont tournées depuis plusieurs mois déjà vers cette mystérieuse Suède, que j'apprends à connaître à travers de nombreux blogs d'étudiants Erasmus, d'expats', ou de suédophiles retraçant leurs périples, leur quotidien suédois, etc. ; quelques livres sur l'histoire du pays, en rentrant en contact avec des correspondants suédois, parmi lesquels plusieurs deviendrons de bons amis par la suite, mais aussi le forum de photos-suede (->photos-suede.com/forum), véritable mine d'information sur tout ce qui touche la Suède de près comme de loin. Un lien fort avec elle se forme pendant ce laps de temps, et il ne fera par la suite que se renforcer !
Mais si à l'aide de tous ces sources, véritables concentrés de culture, ma connaissance théorique de la Suède va grandement s'élargir en parallèle de mon intérêt pour le dit pays - Facile de s'améliorer en quelque chose lorsqu'on pars de zéro, dirons certains -, le temps presse pour apprendre quelques bases de suédois, afin de ne pas avoir l'air trop ridicule ou dépassé par les évênements, une fois les cours de fysik à l'université commencés. Mais comme c'était prévisible, apprendre une langue étrangère, tandis qu'on est déjà très pris par ses études ainsi que les préparatifs de l'année à venir, n'a rien de simple. #obvious! C'est ce qui explique sans nul doute qu'alors que cette première année universitaire s'achève sur les examens finaux, à la fin du mois de mai, mes connaissances du Suédois se résument à peu près à ça : 
 Hej {'hey}* (Bonjour)
 Hej då {'hey dô}* (Au revoir)
 Jag heter Nicolas {yag' 'hétèr Nicolas}* (Je m'appelle Nicolas)
Jag är fransk {yag' èr fransc'}* (Je suis français)
 ...

*prononciation approximative, NDR
Quand à ma "blague" (suck! - !! "soupir" en suédois !!) la plus élaborée du moment, la voici, en avant-première :
Nicolas Sarkozy är liten. (Nicolas Sarkozy est petit.)
->Ahahahahahahaaa... À mourir de rire, non ?
Bref, on est maintenant fin mai, mon départ est prévu pour dans deux mois, à la fin-juillet, et ce malgré le refus de ma demande de participation au cours intensif de suédois, en Suède même. En effet, j'estime alors qu'arriver un mois avant le début des cours peut être bénéfique pour mon Suédois, mais aussi, pour prendre le temps de découvrir mon nouvel environnement. 
Et c'est durant ces deux derniers mois, dont je mettrai à profit chaque minute de temps libre (C'est-à-dire dès que je ne suis pas en train de travailler intensivement pour mettre des sous de côté pour mon départ, ou bien de dormir pour m'en remettre), que j'apprends le plus gros de ce que j'ai appris au cours de la période pré-Suède.
Armé de mon manuel Assimil "Svenska på lätt sätt" - (Apprendre) le suédois facilement, neuf mais édité pour la dernière fois.... dans les années 60 (!), et à l'aide de plusieurs sites d'enseignement du suédois, j'apprends avec passion les bases d'une langue qui sonne encore bien étrangement à mes oreilles :
Suédois qui parlent vite, très vite !
... Le 24 juillet aux alentours de mîdi, mon avion (Enfin, celui de Ryanair, just sayin') nous emmenait, mes valises, mes quelques mots de suédois mal prononcés et moi. Bon, là, l'aventure, la vraie, pouvait enfin commencer, oui ! Et dès les premiers jours qui suivront mon arrivée, ces connaissances basiques du suédois, ainsi qu'une détermination tendant à l'acharnement payeront, et me permettrons d'enrichir mon vocabulaire de dizaines de mots nouveaux chaques jours, mais avant tout, d'apprendre à connaître le peuple fascinant dont c'est la langue maternelle : les Suédois !

À très vite pour un nouvel article sur la qualité de vie à la Scandinave !
Et si vous avez des questions sur l'apprentissage du suédois, le programme Erasmus ou autre, n'hésitez pas à poser vos questions en laissant un commentaire ici-même, sur facebook facebook.com/iskandinavien ou bien à mon tout nouveau compte tweeter : @iSkandinavien
/Nicolas